’est avec plaisir que REUSSIR a retrouvé Diéynaba Badiane : la dame aux champignons de Bignona. Mais, pour ce reportage, il n’était pas question de la rencontrer relativement à la production de ses pleurotes, mais d’échanger avec la responsable de la plateforme qui regroupe plusieurs GIE de femmes transformatrices du département de Bignona. C’est vrai, entre temps, Dieynaba a connu une évolution personnelle et professionnelle qui fait d’elle la secrétaire générale de cette plateforme et non moins porte-parole. Dès les premiers échanges, elle va droit au but. « Le principal facteur bloquant dans le développement nos petites entreprises est le financement. Si les fonds arrivent, on commence à vendre nos produits à l’extérieur. On a acquis assez d’expériences notamment dans le domaine l’adaptation de la culture en qualité et de manière bio qu’on se sent prêts à passer à l’échelle supérieure », déclare la présidente du GIE Casa Technologie Alimentaire. Le financement, une entrave, le développement des entreprises de la zone qui sont pour la plupart le fruit d’un regroupement de femmes œuvrant dans la transformation et la promotion des produits locaux.
Et pourtant, Dieynaba Badiane a pris contact avec le Bureau de Mise à Niveau pour se mettre dans les dispositions d’être « bankable » afin d’obtenir ses fameux fonds, mais pour l’instant rien. « J’envisageais même d’aller participer au Salon de l’Agriculture de Paris avec cet argent, mais au final, j’ai été obligé de rester, car n’ayant les moyens de faire la promotion de mes produits », raconte-t-elle avec regret. La BNDE tarde à positionner les fonds sur les comptes ce qui a pour conséquence d’entamer l’enthousiasme de certaines actrices, lasses de stagner au même niveau malgré les efforts de remises à niveau.
En attendant le financement, le GIE Casa Technologie Alimentaire s’est diversifié. Maintenant, en plus des champignons pleurotes, il est dans la transformation de fruits locaux de la région de Ziguinchor. À cet effet, il a reçu l’appui de l’USAID pour l’acquisition d’une nouvelle machine à sécher les fruits toujours dans l’optique d’atteindre l’échelle industrielle. « Cette machine me permet de satisfaire toute la demande de fruits séchés qui sont maintenant distribués dans des stations-services de Ziguinchor Dakar et Kaolack », souligne t’elle.
Mais, il est clair pour Dieynaba Badiane du GIE Casa Technologie Alimentaire ainsi que pour tous les autres membres de la plateforme des producteurs et transformateurs de produits casamançais qu’il sera difficile d’atteindre les objectifs notés sur le plan stratégique qui est de passer à la phase industrielle dans les 5 prochaines années. La question qui se pose à elles c’est comment trouver des sources de financement différentes des circuits habituels comme les banques pour ne plus connaître des retards de planning.
Duval Okene 6 ans
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